Le lieu : la Bolivie, un peu au fin fond, vous savez tout à l’Est là où les pistes sont rouges. Une rivière coule sous les frondaisons d’une jungle luxuriante. Détail surprenant, les eaux de la rivière réchauffées par des sources chaudes (40°) dégagent une vapeur enveloppante rendant le lieu un peu irréel.
Le temps : au coucher du soleil, après une petite journée remplie de pistes.
Les personnages : un soixantenaire bedonnant en short de bain (nous l’appellerons Gilbertus), quatre femmes en robes longues et noires avec leurs foulards sur la tête et un Bertrand tout musclé en maillot de bain.
L’action : tout ce petit monde barbote entre les sables mouvants créés par les sources chaudes au fond de la rivière.
Les dialogues :
Bertrand (voulant faire le malin en sortant ses 2 mots d’allemand) : « Gute nacht ! »
Gilbertus : « Göïtéo nöchsteuh ». Oups, du bas allemand semi médiéval ! Je suis fait comme un rat.
B. : « Euh ?! Abla castillano ? »
Je vous fais la suite dans une de mes traductions brillantissimes afin de faciliter la compréhension.
G. : « Non, non l’espagnol c’est juste si on a besoin de parler avec les locaux (gloups) donc nous le parlons très mal et le moins possible. Par contre, je parle anglais, j’ai fait de hautes études puisque je suis allé 2 ans à l’école ! Mais où sont vos enfants ? »
Bertrand : « Ben, là avec moi : Émile et Éloi. »
Gilbertus : « D’accord, mais les autres ? »
Bertrand : « C'est-à-dire que nous n’en avons que deux. »
Silence circonspect.
Gilbertus : « Ne vous inquiétez pas, vous avez encore le temps pour fonder une famille. Moi, j’ai douze enfants et mon frère en a 18. D’où venez-vous ? »
B. : « De France. »
Silence interrogatif.
G. : « Ah, oui c’est proche de Canada ! »
B. : « Presque, c’est de l’autre coté de l’Atlantique »
Silence perplexe.
G. : « C’est donc États-Unis ! »
B. : « Comment vous dire ? C’est en Europe et il y a une mer de plusieurs milliers de kilomètres à traverser. »
G. : « Europe ? Effectivement, j’ai déjà entendu parler de ce mot… »
Silence plein de réflexions
G. : « Mais comment avez-vous fait pour traverser cette si vaste mer ? »
B. : « Le camping-car est venu par bateau et nous, nous sommes venus par avion. »
G. : « Ah ! L’avion est une invention du démon, c’est très dangereux, il ne faut JAMAIS le faire. Notre pasteur nous l’a souvent répété ! Par contre, bateau, c’est quoi ? »
Silence du genre « il serait pas en train de se foutre de moi ? »
B. : « Euh, comment vous dire ? C’est un moyen de locomotion qui flotte sur l’eau et qui est suffisamment grand pour contenir de nombreux véhicules dont notre voiture. »
G. : « La voiture aussi est une invention du démon, cela roule bien trop vite. Dans notre colonie, nous avons interdit les pneus pour nos voitures à cheval, nous n’autorisons que les roues cerclées de fer. Ca évite aux jeunes de faire les fous. »
Silence du genre « je savais que j’attirais les pochtrons, mais les demeurés, c’est nouveau »
B. : « Et dans la vie, vous faites quoi ? »
G. : « Comme tous les hommes, je suis agriculteur. J’ai une petite ferme d’à peine plus de 1000 hectares plusieurs centaines de vaches et une usine de transformation du lait : fromage et lait pasteurisé. Et vous, elle est grande votre ferme en fraonce ? »
Silence du genre « mais comment je vais lui expliquer ? »
B. : « Ben, c'est-à-dire que heu, je m’occupe de mes enfants et je n’ai pas de ferme. »
Silence réprobateur du genre « faut pas exagérer si tu veux que je te croie »
G. : « Bon, allez. Je dois y aller moi »
Départ un peu précipité de mon ex-nouvel ami mennonite. Je ne saurai jamais si il m’a cru ou même si il croit que ce que je lui ai dis soit possible. Je vous entends d’ici : « mais d’où ils sortent ceux-là ? » Ce sont les fameux mennonites persuadés que tout progrès est envoyé par un démon quelconque afin de pervertir les fidèles agneaux. Ils vivent dans des régions reculées afin d’échapper le plus possible à ce satané progrès autour de leurs fermes, leurs familles et leur église !
A part ces spécimens quelque peu anachroniques, nous avons profité de cette magnifique région pour visiter les missions jésuites et chasser le perroquet à grands coups de 4x4. Mais tout ceci étant moins drôle, juste bô et donc moins blogogénique, je vous laisse en profiter avec les photos.
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paco ,nello y pablo (jeudi, 20 mai 2010 08:54)
Super le clin d'oeil et "la bienvenida" à Paul.
Par contre on est très surpris de voir que Bertrand a troqué Emilie pour une bombasse bronzée à longue tignasse sud américaine. Une Chilienne? Un membre de la fammille de G?
Celina filipo luca y julia... (mercredi, 26 mai 2010 22:07)
En attendant de voir Pablito et de revoir les rejou a BA je veux pas casser l ammbiance mais en espagnol c´est un peu comme en francais, on a tendance à accorder ...alors c´est plutot bienvenido que bienvenidos pour 1 seul petit bonhomme...enfin je crois bien...besos...con la s eso si!